Visite du campement à Ulm

Jour de repos pour tous ; il a plu beaucoup durant la nuit ; nous envisageons un repli éventuel vers la grande salle de jeux située au-dessus des écuries en cas de mauvais temps persistant mais en fait, au matin, la pluie a cessé. Nous avons la visite d'un veau échappé de son enclos. Christelle admire tout particulièrement celui qui, la tête entre les barres de l'enclos contre lesquelles sont rangés nos vélos, tête goulûment la gourde accrochée à sa machine.

Nous avons la joie de recevoir Edwige et Gérard ainsi que Philippe et Edith qui n'ont pas hésité à parcourir les 400 kms d'Andelnans à Leipheim pour nous retrouver et apporter victuailles et boissons. Nous passons une belle journée à festoyer dans ce gîte campagnard. Nos visiteurs rejoignent l'hôtel du village, demain il assisteront à notre départ. Nous sommes heureux !!

Nous quittons Sigmaringen vers 9 heures et rejoignons la piste cyclable qui longe momentanément le Danube. Au passage, nous admirons la belle silhouette du château des "Hohenzollern" après avoir été celui des "Habsbourg". Nos accompagnateurs visitent ce qui fut en 1944/45 la prison dorée du Maréchal Pétain, enfermé ici pour faits de collaboration.Très vite, nous quittons les rives du Danube pour nous enfoncer dans les villages, vers Hundersingen ou Riedlingen qui ne présentent guère d'intérêt et la pluie se met à tomber. Nous jouons à cache-cache avec le Danube et la pluie tombe de plus en plus drue.

Une longue descente vers  Rechtenstein et je suis transis de froid d'autant que je n'ai pas de pélerine au contraire de mes soeurs et frère. A Obermarchtal, je sollicite l'intervention de notre assistance qui, rapidement, nous rejoint près d'un abri-bus ; ainsi je peux me changer et m'équiper pour le reste de l'étape. Bien entendu, je suis l'objet de remarques et de quolibets de la part de mes équipiers mais maintenant que je suis habillé de "toile cirée", leurs sarcasmes glissent sur moi comme le vent sur le Danube.

Nous nous inquétons également de l'installation de notre campement en cas de fortes pluies persistantes et envisageons des plans de repli. Bien vite l'optimisme de Gillou l'emporte, la pluie diminuant progressivement. Nous traversons Ehingen, jolie petite ville baroque avec ses maisons à colombages qu'un peu de soleil aurait pu mettre en valeur.

Nous sommes redirigés  vers les champs de maïs, vers Nosgenstadt par un étroit chemin boueux avant de retrouver pour un instant le Danube à hauteur de Opfingen et sa centrale électrique. Nous nous éloignons des rives du Danube pour nous enfoncer dans la campagne profonde ; quelques averses plus tard, nous retrouvons le fleuve à Erbach.

Au sommet de la montagne, nous remarquons le château de la  ville sous un ciel noir où courent les nuages. Nous nous arrêtons souvent pour nous restaurer de barres de céréales, chocolat et autres douceurs énergétiques pour retrouver le tonus nécessaire pour terminer l'étape.

Nous traversons Ulm sur la rive gauche du Donau et profitons d'un ciel plus clément pour prendre des photos de cette jolie ville sa cathédrale qui domine les maisons à colombages et le Rathaus reconstruit en 1945.

Nous terminons cette étape à Leipheim situé à 20 km au delà d'Ulm où se trouve le camping "à la ferme" Schwarzfelder. Assez éprouvés par cette journée, nous nous réjouissons à l'idée de l'étape de repos de demain. Nous trouvons le campement installé et notre équipe au complet pour nous y accueillir parmi les vaches, veaux et chevaux.

Le génie inventif de James et Christophe se vérifie de jour en jour et c'est sous un véritable toit et une bonne table que nous nous laissons aller à nos blagues, rigolades et autres chansons qui font le  bonheur de notre famille.

Nous avons parcouru environ 130 kms.

Après une bonne nuit de récupération et un petit déjeuner bien achalandé, nous avons démonté le campement dans la bonne humeur. Sous un beau soleil, nous quittons Pfohren pour Donaueschingen afin de visiter le "Donau-Quelle",  source du Danube. Nous retrouvons notre fidèle équipe sur le site pour les photos. Ce petit bassin dominé par une composition sculpturale baroque est le point zéro de ce qui deviendra le majestueux Danube, Donau, Duna ou Dunav en fonction des pays ; il se jettera dans la Mer Noire après un parcours paresseux de près de 2800 kms en traversant huit pays.

Nous nous laissons guider par les panneaux signalétiques de la VR6 sur la plus grande "piste cyclable du monde" aux yeux des Allemands. Il fait chaud et au gré de la piste nous longeons le Danube sur l'une ou l'autre rive en empruntant des ponts anciens et étroits qui font  le bonheur de Gilou, spécialiste de ces ouvrages d'art. Nous passons à Tuttlingen après une série de "grimpettes" assez éprouvantes ; les filles passent ces obstacles sans rechigner, je suis fier d'elles. Gilou donne souvent le tempo et nous croisons des campements de jeunesse en pleines vacances.

La montée sur Mülheim est particulièrement difficile mais nous atteignons la place principale de la ville dominée par son "Rathaus" au clocheton superbe. A la fontaine nous faisons le plein de nos gourdes et nous nous restaurons de barres de céréales et d'abricots pour les uns, de salade de thon et de pâté pour d'autre !! Bref, la vie est belle à vélo ! Les paysages sont superbes dans le Jura Souabe, des châteaux nichés sur les promontoires très escarpés regardent le Danube et sa vallée.

Après quelques kilomètres, au village de "Fridingen", Gillou bloque les freins de son vélo devant un petit "Gasthaus" et, attablés à la terrasse, nous dégustons une bonne bière ; merci coach !! Par Beuron et Scheer, nous atteignons Sigmaringen et son campement de "réfugiés" préparé par James, Christophe, Lucienne, Maryse et Jo ; même l'apéritif est prêt ! Grand merci à eux !

Les premiers messages d'encouragement nous arrivent par téléphone ou internet. Nous embrassons chaleureusement nos supporters en leur promettant de leur donner de nos nouvelles sur le blog lors de notre étape de repos à Leipheim. Nous avons parcouru 103 kms.