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Sur les marches du palais de "SISSI"Hier soir, James, Lulu, Jo et moi avons pris possession de notre "cabane" équipée de deux lits superposés, deux armoires et d'une table. Le sommeil est venu rapidement mais au petit matin, vers cinq heures, le camping est réveillé par un individu fortement alcoolisé qui, à bord de son fourgon, musique à fond, vocifère son mal-être. Cela a duré assez longtemps pour mettre fin à notre nuit ; maudit soit cet ivrogne qui pourrira notre escale à Wien comme nous le verrons plus tard.Au petit déjeuner, les commentaires vont bon train ; une importante partie du camping est occupée par les gens du voyage aux grandes caravanes rutilantes et grosses cylindrées associées.L'ensemble de notre équipe sauf moi part pour la journée visiter cette magnifique ville de WIEN que Jo et moi avons arpentée lors de notre dernier périple. Vers 17 heures, le groupe est de retour et fort ravi d'avoir découvert entr'autres Schönbrunn et ses jardins, le centre-ville et l'opéra puis a fait un tour panoramique de la ville en bus.Nous avons pris l'apéritif et diner au grand air. Un couple italo-nicaraguayen nous a rejoints pour déguster le café et faire connaissance ; la "mirabelle" et la "poire william" ont largement facilité les échanges malgré la barrière linguistique. Nous avons même appris une citation piémontaire qui dit à peu près ceci :C'est la vie, c'est l'amour !C'est la grande frégature !C'est l'amour,c'est la vie!C'est la grande fesserie !Nous n'avons, à ce jour, pas tout-à-fait, saisi le sens de chaque mot malgré les explications de nos invités mais la phrase est belle et l'avons adoptée. Ainsi elle est devenue notre devise et le "je m'en va" de Tri Yann, notre chant de ralliement.Personnellement, j'ai beaucoup aprécié, lors de cette soirée, les gros efforts de Gillou pour expliquer à nos convives la différence entre la prune et la mirabelle distillée en anglo-hispano-italo-français. La séquence sur le goût du noyau fut particulièrement savoureuse. Après avoir salué nos nouveaux amis, chacun retrouve son lit avec bonheur.Pas pour longtemps d'ailleurs, car nos voisins organisent des réjouissances non loin de notre campement pour célébrer un anniversaire. La fête dégénère en combat de rue où les canettes volent bas et les hurlements retentissent tard dans la nuit. Femmes et enfants errant d'un côté, criant de peur, hommes avinés de l'autre, vociférant de rage. Les beugleries de l'individu qui nous réveilla la veille résonnent particulièrement dans la nuit. Les filles ont très peur et au matin James nous convainc de quitter les lieux et de rentrer en France.Le matériel est remballé sous la pluie et, sans regret, nous prenons la route. La dernière nuit de notre aventure est passée à l'hôtel MUTZ à Inning en bordure du lac Wörthsee en Bavière. Nous dinons dans une pizzeria et chacun de nous aprécie la qualité des chambres où nous passons une excellente nuit. Lulu et Lolo font le tour du propriétaire ; le petit déjeuner est pris dans la grande salle du restaurant et nous reprenons la route vers la France.Cette belle aventure se termine comme elle a commencé autour d'un bon repas pris chez Laurence et Marc à Andelnans.
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Fête agricole en Bavière
Au lever, un soleil timide essuie tant bien que mal les matériels détrempés. Après douche, petit déjeuner, chacun oeuvre au démontage du camp et à 8 h 30, nous démarrons notre 6ème étape. Eloignés de la Donau-Radweg, nous mettons un certain temps à trouver nos marques d'autant que cette piste coïncide par endroit avec la "Romantische Strasse" et les demi-tours sont nécessaires pour trouver notre chemin. Pendant que nous consultons les cartes, les filles en profitent pour manger et boire ; il n'y a pas de temps perdu.
Par Marxheim, Steppberg, Neuburg, les quelques fois où nous cotoyons le Danube, c'est par les berges levées anti-inondations que nous roulons. Nous sommes survolés par des escadres d'oies sauvages qui suivent les rives du fleuve pour s'alimenter dans les blés et les champs environnants.
Le Danube est très large et de nombreux bâteaux évoluent dans son courant très rapide par endroit. Les villages sont traversés dans la bonne humeur malgré le temps maussade ; Gillou et les filles hurlent à tue-tête le "Je m'en va" de Try Yann, le délèbre groupe breton dont cette chanson est devenue l'hymne de l'aventure "Andelnans-Wien".
A Ingoldstadt, deuxième ville de Bavière reconstruite à l'identique après les bombardements de 1945, la piste nous mène au centre-ville sous une averse obligeant à nous abriter sous les arcades des magasins. Après un jeu de piste à travers les ruelles de la ville, nous trouvons notre chemin qui nous guidera jusqu'à Kösching. Les premières douleurs fessières apparaissent, quelques furoncles dus aux cuissards mouillés et aux échauffements nous obligent régulièrement à lever le derrière de la selle. Nous quittons le Radweg pour pointer vers le nord-ouest par Oberdoling afin d'atteindre le camping Talblick à Riedenbourg à une trentaine de kilomètres de Kelheim .
Comme d'habitude, le campement estdéjà installé et, en plus de l'apéritif, nos femmes et compagnes nous interprêtent un chant de leur composition dont vous trouverez les paroles d'une douce finesse à la suite de cet article.
Nous avons parcouru 100 kms.
Faudot à Vélo
Le camping au soleil
C’est une chose qu’on n’aura jamais
Chaque jour c’est pareil
Monter, gonfler, laver, cuisiner
Dorloter, soigner et chouchouter
Et braire comme des ânes
Des chansons de Tri Yann
Christelle, Pascale et Lolo
Gilles et Pat sont de vrais héros
James, Tof, Lulu et Jo
Et Maryse ne sont pas des zéros
Car ils déboulent au moindre coup de fil
Pour venir en aide
Aux vélos en péril
Les Faudot a vélo
N’écoutent pas leurs petits bobos
Gilles et son mal de dos
Le cucul en folie de Lolo
Les bleus dans le dos de la p’tite Pascale
Patrick et ses orteils
La foufoune à Christelle
On n’se prend pas la tête
Rires et chansons font partie de la fête
Sur le chemin de Vienne
Bière et whisky et la mirabelle
Lapin, lentilles et la bolognaise
Tripes et rognons
Ah ! que la vie est belle !
Musique : « Le lundi au soleil » interprété par feu Claude François
Paroles : Lulu, Maryse et Jo
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L'équipe et Monsieur le bourgmestre de Blindheim
Toujours la pluie pour le départ de Leipheim. Nous rencontrons beaucoup de cyclistes qui, comme nous, se protègent des averses comme ils le peuvent. Certains sont accompagnés d'enfants qui transportent également une partie du matériel nécessaire.C'est une étape de collines qui nécessite de l'énergie ; on ne parle pas beaucoup dans les montées, les visages sont ruisselants, le souffle court, les jambes dures dans l'effort. Mais jamais, à aucun moment, je n'ai vu mes soeurs lacher prise. Leur détermination est remarquable. Souvent Laurence "Lolo" donne l'exemple ; elle est admirable et comme pour "secouer" le groupe apathique à la traîne, elle se lance dans de longs raids qui ont pour effet de déclancher la chasse.
Une courte pause, chacun ingurgite ses barres vitaminées, se désaltère et quelques plaisanteries plus loin, nous repartons le coeur vaillant. Nous ne voyons pas le Danube avant Günzbourg, vieille cité, forteresse du moyen âge dont les deux clochers de l'église sont visibles de loin.
Nous traversons le Danube par le pont principal de la ville et suivons la rive droite jusqu'à Offingen, traversons à nouveau le fleuve pour l'abandonner jusqu'à Dillingen. Il n'y a rien de remarquable sur ce parcours long et ennuyeux. Gillou et moi sommes d'accord pour affirmer que jusqu'à présent, à quelques exceptions près, la renommée du "Donau Radweg" est surfaite. Peut être est-ce dû au romantisme baroque tant chanté et loué par les musiciens et écrivains célèbres ? Nous préférons les rivières, fleuves et canaux de France que nous avons découverts par l'eurovéloroute n° 6 en 2008.
Nous empruntons un vieux pont de bois jeté sur une petite rivière la "Brenz" avant Dillingen puis, à Höchstadt, nous repassons rive droite et admirons au passage le château du Comte Palatin. Puis, par une piste cyclable nous "baladant" de village en village sans grand intérêt, nous traversons une zone de champs, de labours et de maïs. Vers midi nous nous trouvons à Blindheim où nous avons la surprise de retrouver le reste de l'équipe qui recherche un restaurant. Nous nous faisons inviter et c'est à proximité du stade du village que nous nous installons à la terrasse d'un Gasthaus pour déguster un "saucisses frites" plat unique à la carte. Sur le stade se déroule une manifestation de jeunes footballeurs préparant une future fête sous la direction de leurs éducateurs sportifs. Nous sommes impressionnés par la rigeur et la discipline dont font preuves les acteurs. Le patron du restaurant, Monsieur "Wilhelm Gumpp" également bourgmestre du village vient nous saluer et nous apprend que sa commune est jumelée à un village français près de Rennes. Nous prenons congé de notre sympathique hôte et un peu lourdingues, enfourchons nos byciclettes.
Nous atteignons Donauwörth que la piste traverse par le centre dont les façades des maisons ont été restaurées. Ici se jette dans le Danube la Woernitz et le fleuve s'élargit régulièrement. Le courant rapide provoque des remous dans lesquels les canards, oies sauvages et mouettes tourbillonnent au gré des flots.
Nous terminons notre étape au camping d'Eggelstetten, le Donau-Lech où tout est prêt pour nous recevoir malgré l'orage qui pointe. Christophe et James ont installé les tables sous un hangar où nous pouvons être abrités. Après la douche et les "tripes" préparées par Gillou, la pluie se met à tomber dru, les éclairs et le tonnerre résonnent longtemps dans la soirée.
C'est sous ce déluge qu'un groupe d'un quarantaine de jeunes gens débarque sur le camping, installe deux grandes et deux petites tentes en quelques minutes. L'organisation et l'efficacité de ce groupe nous laissent admiratifs. Durant le montage, une équipe s'est occupée du repas qui est consommé debout, partout où un abri est possible, y compris dans les sanitaires.
Nous avons parcouru 100 kms.
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