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Nous y sommes!Déjà la dernière étape ; c'est drôle, je n'ai pas envie que cela finisse. Hier soir, nous avons déliré comme toujours pendant les repas. On se laisse aller, on est si bien ensemble mais quand même, les organismes sont un peu émoussés sauf pour Pascale qui se trouve encore en bonne forme. Elle est "mamie" depuis quelques temps et folle de sa petite fille Léonie, ça lui donne des ailes.
C'est une belle journée qui se présente, comme c'est agréable, le soleil nous a beaucoup manqué jusqu'à présent et nous quittons le camping de Schonbühel le coeur léger. C'est par de petites routes agricoles et les vergers verdoyants que nous avançons rive gauche après avoir traversé le Danube par le pont d'Emmersdorf.
Ici nous sommes dans le vignoble de la Wachau et de nombreux Weingarten (bistrot à vin) et Heuringen (guinguette) bordent la piste. Nous passons Aggdbach Markt et Willendorf où a été découverte, il y a un siècle, la célèbre "Vénus de Willendorf" seule petite sculpture représentant une femme du néolithique vieille de vingt cinq mille ans ! et il se trouve que notre Gillou en possède une copie à l'entrée de son atelier.
Par Spitz et Weizenkirche, nous roulons sur une piste ombragée. Le train est soutenu, c'est Lolo qui tire et ça se sent ; nous remarquons la belle église de Dürnstein où le célèbre "Richard Coeur de Lion" fut retenu prisonnier deux années par le roi Léopold V.
Nous atteignons Krems et passons rive droite par le pont dont une plaque nous indique qu'il se situe à 2003 kms de la Mer Noire. Puis la piste devient un peu monotone sur une vingtaine de kilomètres parcourus à "fond la caisse" sur le chemin de halage. A Zwentendorf, nous atteignons le barrage avec la seule centrale électrique nucléaire autrichienne. Celle-ci est inachevée car le peuple consulté par référendum a refusé la mise en service.
Il y a beaucoup d'oiseaux sur les bras morts du Danube dont d'innombrables cygnes. Par Traismauer, nous arrivons à Tullin où nous faisons une halte photos et restauration devant le beau monument rappelant la rencontre d'Attila et de Kriemhild il y a 1500 ans. Nous y prenons le frais dans les embruns de la fontaine. Ensuite, la piste quitte le Danube pour pointer directement sur Klosterneuburg entre le canal et la route de Wien.
On admire au passage les coupoles et les deux clochers de l'abbaye de Klosterneuburg. Nous sommes à une quinzaine de kilomètres de Wien que l'Eurovéloroute 6 nous fait atteindre en longeant l'autoroute qui passe au-dessus de nos têtes. Devant le panneau de la ville, nous immortalisons l'instant grace à une sympathique cycliste qui nous a proposé gentiment de jouer au photographe. Nous nous embrassons ; nous sommes heureux et fiers de notre parcours et joignons James et Christophe pour nous mettre sur la route du camping se trouvant à l'Ouest de la ville à .....14 kms.
James nous recommande de trouver une adresse afin qu'il nous retrouve facilement en utilisant le GPS, la traversée de la ville prenant beaucoup trop de temps. Nous reprenons la route mais en sautant le trottoir, je manque la manoeuvre et me retrouve au sol, sonné, la lèvre inférieure éclatée ; j'ai embrassé le trottoir fougueusement.
L'assistance technique nous transporte à destination, le camping est bondé : heureusement pour nous, James et Lulu dénichent une chambre disponible pour passer la nuit dans de bonnes conditions. La tente est installée pour le reste de l'équipe comme d'habitude ; ce sera notre quartier général.
Nous avons parcouru 120 kms aujourd'hui ; 1170 kms au total
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GREIN 1000 kms "A votre santé!"
Après la pluie de la nuit, le soleil réapparaît ce matin et le camp est vite remballé. Comme chaque matin, Lolo a mal au dos mais comme par miracle, dès qu'elle a effectué quelques kilomètres sur son vélo, la douleur disparaît. Il nous faut contourner une grand partie du lac Pichlingersee pour trouver la piste cyclable du VR6 qui nous emmène sur la berge gauche du Danube, longue bande d'asphalte sur la digue.
Le fleuve, dans cette partie au sud de Linz est très large et son flot ralentit un peu. Nous dominons de nombreuses résidences secondaires et des petits ports où les bateaux de plaisance sont au crochet. Vers Abwinden nous passons à proximité d'un haut barrage et la piste s'écarte momentanément du Danube pour nous mener à Mauthausen de triste mémoire pour le genre humain. Ici sont morts plus de 100 000 personnes dans ce qui était un camp de travail durant la guerre de 1939/1945. Jo souhaitait visiter le camp mais en cette période de l'année le temps d'attente l'a découragée.
Le soleil est de sortie ; il fait bon rouler et la route traverse vergers et vignobles vers Mittelkirchen. De magnifiques poiriers, pruniers, abricotiers attirent irrésistiblement Pascale. Sur les hauteurs, les ruines d'anciens châteaux veillent sur ce jardin d'Eden. Par un beau parcours nature, nous atteignons Dornach, Grein où nous retrouvons le fleuve. Ici, Gillou annonce que nous venons de parcourir 1000 kms depuis Andelnans ; aussi, c'est autour d'une Pils que nous fêtons l'évènement à la terrasse de l'accueil du camping local.
Après cette pause agréable, nous reprenons notre chemin par la rive gauche mais là, pas de piste cyclable ; c'est par la route nationale qui relie Linz à Krembs que nous évoluons. Nous roulons au maximum sur les trottoirs car la route est dangeureuse. A hauteur d'Ybbs, par l'écluse, nous retraversons le Danube. Nous assistons à l'éclusage de gros chalands alors que dans le bief qui se vide à grande vitesse un couple de kayakistes, cramponné au mur, attend impassible que l'énorme pousseur qui le précède ait enlevé sa charge pour passer l'écluse à son tour.
Il y a beaucoup de barrages et d'écluses dans cette partie du Danube, celles-ci régulent le cours du fleuve et alimentent en électricité le pays qui a refusé le nucléaire. Malgré tout, le courant est encore très rapide et les énormes trains de péniches peinent à remonter le flot sous la poussée maximale de leurs puissants moteurs.
Enfin, nous retrouvons le calme du Donau Radweg et, sur l'autre rive, apercevons la colline ensoleillée de Maria Taferl qui annonce la vallée de Wachau. Les deux clochers à bulbe de la basilique de Maria Taferl et le grand bâteau qui descend le Danube font une belle carte postale. A Pochlarn, la piste passe par le port et un parc fleuri où se promènent les touristes ; il y a beaucoup de cyclistes qui ont commencé leur périple à Linz ; nous sommes dans la partie la plus jolie de notre voyage.
Déjà sur la droite, en hauteur et dans le soleil, nous admirons la magnifique abbatiale baroque de Melk qui inspira Umberto Eco pour son polar médiéval "Au nom de la Rose". Enfin nous atteignons notre camping à Schonbühel am der Donau, juste au bord du fleuve où James, Christophe et les filles ont déjà installé tentes et tables.
Les lourds chalands remontent avec peine leurs grosses charges vers Linz et en aval, sur son promontoire, trône le château médiéval de Schonbühel. Cette belle vallée de la Wachau en basse Autriche a été classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. Nous avons parcouru 110 kms.
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Campement au "Pichlingersee" à Lintz
Ce matin, nous sommes quatre à quitter le camping "Trois Rivières" d'Irring. Le vélo de Gillou nécessitant une réparation, James et Christophe ont, la veille, déniché un réparateur à Passau qui s'est démené pour trouver un axe de pédalier. Le mécano très sympathique a commandé la pièce en urgence et promis la livraison du vélo réparé pour 11 heures ce matin. C'est pourquoi Gillou et l'équipe d'accompagnement nous rejoignent plus tard à Obernzell.
Auparavant, nous avons retrouvé le DonauRadweg qui longe la rive gauche du Danube. Au passage nous admirons Passau, ses ponts, son Rathaus, sa cathédrale St Etienne dotée du plus grand orgue du monde. Nous sommes souvent arrosés mais cela ne nous empêche pas d'apprécier la Venise Bavaroise, la ville aux trois rivières : Ilz, Inn, Donau.Une photo sur le pont Léopold s'impose et la présence de grands bâteaux de croisière prouve que c'est ici que commence effectivement le Beau Danube Bleu et ses paysages romantiques.
Nous passons Erlau et à Obernzell nous retrouvons notre Gillou sans qui nous nous sentions seuls au monde ; nous en profitons pour nous restaurer. Le temps se lève, le soleil réapparaît et nous pédalons allègrement sur les bords du grand fleuve par une piste rectiligne jusqu'au barrage de Jochenstein où le Danube atteint une largeur de 400 mètres environ. Ici, nous sommes en Autriche et Jochenstein est une des plus importantes centrale électrique du pays.
Nous croisons beaucoup de cyclistes ; le paysage est magnifique d'autant que le Danube, à partir de Schlogen, s'étale en de larges méandres que la piste suit au plus près. Il y a beaucoup de bacs qui permettent de passer d'une rive à l'autre et les gasthaus, biergarten et autres commerces du Radweg font le plein de touristes à pédales.
Lolo, comme à son habitude, secoue le groupe et part dans une longue échappée ; mais Pascale et Christelle engagent la poursuite et j'admire la détermination de mes soeurs qui mettent beaucoup d'ardeur pour ne pas se laisser trop distancées. Nous atteignons Aschach et son barrage haut de quinze mètres avant de retrouver le niveau bas du fleuve, la nature et quelques fermes ; sur la pelouse de l'une d'elles, nous admirons une collection de nains de jardins.
Nous abordons Linz où il y a foule et devons mettre pied à terre pour avancer. Afin de nous rendre au camping de Pichlingersee, nous n'avons d'autres ressources que traverser la grande ville par sa fameuse Hauptstrasse afin de joindre la Wienerstrasse, interminable route qui mène vers le nord.
Nous suivons un groupe d'Italiens d'une trentaine de cyclistes et admirons au passage la cathédrale ; les filles en profitent pour faire du lèche-vitrines. Nos accompagnateurs sont déjà au camping et ont installé notre campement. Nous les appelons à l'aide pour nous sortir de la ville que nous avons traversée sur plus de trois kilomètres.
James et Christophe nous escortent jusqu'au Pichlingersee, camping au bord d'un lac où nous dégustons une bière bien fraîche sous le toit d'un petit kiosque. Nous avons parcouru 110 kms.
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